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Le saut à la perche est un saut très complet. Ce saut allie vitesse, force musculaire, et capacités gymniques. On peut d'ailleurs le séparer en trois phases bien distinctes qui comportent différentes parties. Il existe ainsi la course d'élan, l'utilisation de la perche et le saut dans les airs.

La première phase est celle de la course d'élan. Cette phase se caractérise tout d'abord par une prise de marque à partir du butoir, afin de pouvoir prendre l'impulsion dans des conditions optimales. Cette marque est souvent définie en mètres ou en nombres de pied (ceux de l'athlète) et est très souvent matérialisé par du ruban adhésif. Cette prise de marque est faite au milieu de l'échauffement, pour que le sauteur puisse s'adapter au sautoir en faisant des sauts de préparation. La marque varie selon les athlètes et elle est définie, pour un débutant, à environ quinze foulées au niveau du butoir. Lors de la course d'élan, on distingue deux phases. Il y a la phase d'accélération où le perchiste tente d'atteindre sa vitesse maximale, puis la phase, très courte (entre deux et quatre foulées), où il va tenter de garder sa vitesse maximale. Durant la course d'élan, le sauteur doit tenir sa perche et est donc soumis au poids de celle-ci, ce qui réduit à la fois sa vitesse et son équilibre. C'est d'ailleurs pour cela que la perche est toujours en mouvement (du bas vers le haut). Cette technique du ''mouvement'' permet au perchiste d'avoir une position de course plus naturelle et de garder un équilibre, le mouvement des bras permettant une meilleure coordination des jambes et d'avoir un certain équilibre.

A la fin de sa course d'élan, le perchiste fait ce qu'on appelle le présenté. Durant sa course d'élan, l'embout de sa perche est pointé vers le ciel, au dessus de ses épaules. Le présenté est le fait de planter l'embout de la perche dans le butoir, et d'avoir les mains (et donc le haut de la perche) au dessus des épaules. Ensuite, le sauteur va faire une impulsion en utilisant la technique dite du griffé-poussée utilisée principalement lors des sauts horizontaux (comme le saut en longueur ou le triple saut), qui va lui permettre de perdre très peu d'énergie cinétique, puisqu'elle n'entraîne pas de déperdition d'énergie (contrairement à l'impulsion du saut en hauteur). C'est donc par l'intermédiaire de la perche que le perchiste pourra transformer son mouvement horizontal en mouvement ascensionnel. Enfin, le sauteur va exercer une traction avec sa main supérieure et une poussée avec sa main inférieure, pour avoir la plus grande flexion de la perche possible, afin de pouvoir utiliser son énergie cinétique de façon optimale.

Après avoir fléchi sa perche, l'athlète devra faire le mouvement du renversé, afin d'avoir une meilleure pénétration dans l'air et de pouvoir continuer la flexion de sa perche avec ses bras. Ce mouvement se caractérise tout d'abord par une position horizontale de son dos, tout en gardant ses jambes groupées.

Ensuite, il exercera une extension des jambes vers le haut, appelé dégroupé, afin d'avoir son corps perpendiculaire par rapport au sol, la tête en bas. C'est à ce moment que le retourné est opéré. Ce mouvement, spécifique du saut à la perche est caractérisé par une rotation de 180° autour de l'axe de la perche, afin que le perchiste puisse franchir la barre face à son ventre. Cette technique permet ainsi au sauteur de pouvoir pousser sur la perche lorsque sa vitesse diminue, et de contrôler la chute de l'engin de saut afin que celui ne percute pas la barre et n'invalide pas le saut.

Enfin, il existe une dernière étape, celle du franchissement de la barre. Pendant cette phase décisive, le perchiste doit tenter ''d'enrouler'' la barre pour pouvoir lors de sa chute placer son ventre et ses bras au dessus de cette dernière et ainsi éviter tout contact avec la barre. C'est durant cette phase que les qualités gymniques du sauteur sont requises. Ensuite, le sauteur retombe sur le tapis. Par ailleurs, c'est le point de chute qui permet de définir les erreurs techniques faites lors de la course d'élan lors de la phase de présenté de la perche. Si le perchiste tombe sur le côté du tapis, on voit que le présenté n'était pas dans l'axe, et si il tombe trop près ou trop loin du buttoir, on peut supposer qu'il aura eu un manque de vitesse, donc un manque de relâchement, qui empêche la contraction des seules fibres nécessaires.

A/ Les différentes phases du saut

Cette image prise par nous même au Kindarena le 25 janvier 2014 montre la course d'élan du perchiste. On voit bien que sa perche est tenue spécifiquement, légèrement en hauteur.

Cette phase du saut, la plus importante en matère d'énergie nous montre que le début de la flexion de la perche se fait au moment de l'impulsion du sauteur.

Cette image de Romain Mesnil, vice-champion du monde en 2007 et 2009 nous montre que c'est lors de son retourné qu'il va exercer son travail sur la perche.

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